(Mon français n’est pas parfait, mais je crois que vous allez me comprendre…)
Il est peut-être temps de nous rappeler que la Vie est tissée de fils scintillants de Magie, de Mystère et de Perfection. Ceux d’entre nous qui retiennent des fréquences d’émerveillement et de gratitude sont bousculés par des vagues de sérendipité, de synchronicité … décidons de la décrire comme la Grâce.
Il y a une immense clairière et une telle expansion à l’intérieur de nous tous, alors que les anciennes blessures se déroulent, se déploient et se transforment. Nos passions naissent de nos blessures – en traversant notre douleur, nous découvrons notre brillance unique – nos manifestations individuelles de divinité – de l’autre côté.
Le chemin à travers notre souffrance n’est pas nécessairement clairement indiqué. Beaucoup d’entre nous se promènent à l’intérieur et finissent en étant séduits par le paysage, les drames … la familiarité de tout cela. Nous croyons souvent que c’est Ça que nous sommes. Ceci est Mon Identité, et si elle était suffisante pour ma mère et mon père et tout le reste de ma lignée, ben… c’est assez bon pour moi aussi!
Mais nous avons eu un automne extraordinairement glorieux au Québec. Peu de cœurs ont été capables de résister à des poussées de joie et de gratitude face à la magnificence de la Nature cette année, et quand nous vibrions avec ces fréquences physiques, nous avons un avant-goût de qui nous sommes réellement.
Récemment, j’ai eu l’honneur d’assister à deux naissances et à un baptême dans un laps de temps très court. En rentrant à Heartroot après tout, je me suis retrouvé tirée vers l’Abbaye de Saint-Benoît-du-Lac. Ça faisait des décennies que j’étais là la dernière fois, et je ne savais pas pourquoi je me sentais appelée cette fois-ci. Alors que je marchais du parking au bâtiment principal qui abrite l’église abbatiale et le monastère, une religieuse très âgée s’est approchée comme si elle m’attendait, a souri et a continué son chemin. Je sentais que j’avais été bénie.
Mes pieds m’ont emmené à l’église de l’abbaye. Né en Roumanie, Dan Hanganu (très récemment décédé) a créé une architecture d’une belle simplicité, ultra-moderne, mais avec une aire des anciens monastères cisterciens (http://www.hanganu.com/index.php/fr/projets/38-projets/institutionnel/1995/142-egliseabbatialedesaintbenoitdulac). Les visiteurs apprennent que la communauté monastique originelle était arrivée, exilée de l’abbaye bénédictine de Saint-Wandrille en Normandie, par la Belgique en 1912. Lorsque les moines restés en Belgique purent retourner en Normandie en 1924, le monastère de St Benoit-du-Lac est devenu un prieuré séparé et plus tard une abbaye. Je me rendais compte que nous avions passé devant St. Wandrille en explorant la Normandie l’année dernière!
Le panneau indiquant la Boutique de l’Abbaye m’a rappelé que les moines font un excellent fromage! En bas d’un escalier, on traverse une zone avec une alcôve d’objets religieux – chapelets, CDs de musique religieuse et autres, avant d’arriver à la section de nourriture. Mon œil est tombé sur un petit placard vitré dans le coin en arrière d’un étalage d’icônes. Il y avait six soutanes et une variété de ceintures – une petite étiquette m’a dit qu’il s’agissait de vêtements liturgiques. Ils avaient des étiquettes épinglées à eux, les prix écrits au crayon, comme on trouve dans des levées de fonds dans des sous-sols d’églises. Personne ne regardait – j’ouvrais la porte, mes mains allaient droit à une soutane de laine blanche avec des broderies qui ressemblaient aux phases de la lune, et mon cœur explosait. La laine était tissée à la main, le vêtement était cousu à la main – une énergie profonde et douce en coulait et me remplissait. J’ai fermé la porte et, hébétée, je suis allé acheter du fromage. Le caissier a confirmé avec un supérieur que les vêtements étaient vraiment à vendre, et que n’importe qui pouvait les acheter.
Au cours de la semaine qui a suivi, j’ai parlé de cette expérience à quelques personnes. La réalisation grandissait en moi que l’une des choses qui m’apporte la plus grande joie est d’agir comme célébrant, aidant à la création de rituels significatifs. Les personnes qui m’ont demandé de les aider viennent généralement de fortes traditions spirituelles avec lesquelles elles ne résonnent plus complètement, mais elles ne veulent pas jeter le bébé avec l’eau du bain, rejetant totalement la spiritualité. J’expérimente mon rôle comme celui d’une sage-femme pour leur souveraineté spirituelle, contribuant ainsi à leur capacité de se connecter à la Source selon leurs propres termes.
Le vêtement m’a été offert comme cadeau d’anniversaire (2 mois d’avance!). Bien qu’il y eût une chance qu’il aurait pu être vendu dans l’intervalle, je n’ai pas été surprise de le trouver en attente! Il y avait quelque chose de très spécial dans l’air quand j’ai fait l’achat – les deux caissières et moi étions toutes en train de pleurer – de bonheur! – pendant que la soutane était soigneusement pliée, emballée et placée doucement dans mes mains avec leurs bénédictions. J’ai appris qu’un des moines de l’abbaye l’avait fait lui-même, et la portait….
Comme je franchissais le seuil et sortis dans le monde, les cloches de l’abbaye commençaient à sonner….
Béni soit-on…